jeudi 18 avril 2013

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee


Lecture commune avec Deuzenn et Miss Léo 

Avant-propos : Après ma lecture de The Help, on m’a conseillée de lire Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur. J’avais envie de le découvrir depuis longtemps, j’ai donc lancé cette LC (pour laquelle, je suis en retard, car je suis en vacances- qui ne ce sont confirmées que vendredi, je m’excuse donc auprès de mes partenaires de LC pour mon retard – et mon billet sera plus court). Il est toujours un peu difficile d’évoquer un livre que tout le monde semble avoir aimé et qui vous a laissé un peu de côté.

Mon résumé : Comté de Maycomb, Alabama, années 30. La jeune Scout, 6 ans, suit son frère et son meilleur ami dans la découverte de leur voisinage. Elle est intriguée car leur voisin Boo Radley ne sort pas de chez lui…

Mon avis : Ce ne fut pas une lecture désagréable, mais je ne m’attendais pas à cela. Le procès dont tout le monde parle ne prend qu’une centaine pages du livre. Le sujet en est évidemment essentiel car Harper Lee livre une critique de la ségrégation aux Etats-Unis et à l’époque de sa sortie - dans les années 60-, il fallait effectivement avoir le courage d’écrire sur un tel sujet et de dénoncer les discriminations dont étaient victime la population noire. Mais ce n’est qu’un aspect pour moi secondaire du livre.
C’est davantage un roman d’initiation sur une petite fille, Scout, qui grandit et qui découvre la réalité de la vie d’adulte. Les 200 premières pages sont consacrées à sa vie et aux bêtises qu’elle peut faire. Ce n’est pas déplaisant, c’est même parfois drôle, mais ce n’est pas mon genre de livre. Cela ne m’intéresse pas de la voir décrire sa province ni son voisinage. Je n’ai pas trouvé particulièrement intéressant tous les aspects qui tournent autour de Boo Radley. Les enfants tentent de persécuter ce personnage et l’on pense qu’il y a un mystère mais en fait pas du tout.
De plus, la description de la société est vraiment très noire. Personne ne semble avoir aucun moyen de sortir de sa condition ni d’évoluer dans ses croyances. Chacun reste à peu près ce qu’il est au départ (pour les adultes). Il n’y a guère que Tante Alexandra qui évolue (ou qui n’était pas ce qu’elle semblait être).
Atticus Finch ne m’a pas séduite. Son côté défenseur des opprimés est certes honorable, mais son côté moralisateur chrétien m’a un peu agacée. Selon lui, il faut pardonner à tout le monde tout ce qu’ils ont fait (je ne suis pas pour l’idée de vengeance non plus), mais on a parfois le droit d’être en colère et de se révolter contre quelque chose, ce qu’il dénie à son fils. Tout semble glisser sur Atticus. Et je n’ai pas aimé son attitude à la vis-à-vis de Jem (alors que le responsable est Boo, non ??? Ou alors je n’ai rien compris au livre). Je n’ai pas aimé non plus l’attitude du shérif qui m’avait déjà semblé peu compétent au moment du procès.

En quelques mots : Je m’attendais à un livre sur la ségrégation dans les années 60, mais c’est plutôt un livre sur la vie dans une petite ville de l’Alabama dans les années 30 et cela ne m’a pas particulièrement passionnée.




21 commentaires:

  1. Je l'ai lu l'an dernier et j'ai eu le même sentiment que toi. On retrouve bien la mentalité du Sud pourtant.
    C'est vrai que l'histoire avec Boo était un peu lassante à force.

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    1. Je vois que je ne suis pas la seule à penser cela.
      Oui on retrouve la mentalité du Sud, mais les personnages m'ont semblé trop stéréotypés (le fainéant/alcoolique/violent ; le gentil incompris). Tout est blanc ou noir ca vient peut être aussi du fait qu'ils sont censés être décrit par une fillette.

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  2. J'avais été assez déçue aussi quand je l'ai lu, intéressant mais pas le chef d’œuvre auquel je m'attendais...

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    1. Je le trouve extrêmement daté, or pour moi l'essence même d'un classique c'est d'être intemporel...

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  3. C'est un de mes livres préférés, je suis toujours triste de voir que tout le monde ne l'aime pas autant que moi !!!

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    1. Je ne savais pas pour toi, mais je savais pour d'autres blogueuses et sincèrement, ça me peine un peu de ne pas partager votre coup de coeur (même si c'est évidemment qu'on ne peut pas toujours aimé les mêmes livres !)

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  4. Même réaction chez moi. Je n'ai pas été aussi enthousiaste que ce à quoi je m'attendais mais il reste un livre que je conseille autour de moi...

    Cependant, en lisant la version originale, je me suis rendue compte en m’arrachant presque les cheveux au début (le temps que je m'acclimate) que les termes utilisés étaient très bien choisis (langue vernaculaire etc). On apprend énormément au conctact de ce livre et on n'est pas surprit de lire ce genre d'ouvrage quand on sait qu'il a été écrit pendant la Grande Depression, une période de l'histoire américaine assez triste comme son nom l'indique.

    Et dire que ce livre fait partie encore aujourd'hui de la liste de livres censurés aux Etats-Unis...

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    1. Justement, ce que je reprocherais au livre, c'est de ne m'avoir rien appris. C'est sur que depuis j'ai lu d'autres livres, vu d'autres films sur la période.
      Après, je ne renie pas son aspect intéressant dans son contexte et le courage qu'a eu l'auteur de l'écrire.

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  5. Moi qui pensais que c'était le roman du siècle, meilleur encore que La couleur ds sentiments (comment est-ce possible d'ailleurs ? ). Je le lirai quand même pour me faire ma propre opinion. Bises

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    1. Pour moi, ce n'est pas très compliqué d'écrire un livre meilleur que La couleur des sentiments (je n'en garde qu'un souvenir de la description d'un monde de bisounours).
      Bien sûr qu'il faut que tu le lises ! Il a tellement de défenseurs que c'est évident qu'il plait à une grande partie de ses lecteurs.

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  6. Oh dommage... Pour ma part j 'ai aimé mais je comprends ton ressenti. C'est toujours dur de tomber sur un livre qui ne correspond pas à nos attentes.

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    1. C'est le problème avec les livres connus, j'essaye de ne rien savoir sur eux et au final le peu que j'en sais me donne parfois une idée fausse. Je vais finir par croire qu'il vaut mieux que je connaisse l'histoire avant en fait...

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  7. Comme je le disais à Miss Léo, j'ai justement adoré ce côté vie d'une gamine dans le Sud des Etats-Unis. Mais c'est vrai qu'on ne le vend pas sous cette étiquette, et je comprends que ça puisse être frustrant.

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    1. Il faut reconnaître que je ne m'intéresse pas trop aux livres mettant en scène des enfants (à part dans certains récits historiques). Si je l'avais su, je ne l'aurais peut être pas lu, en tout cas pas lu comme çà !

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    2. en attendant quelque chose (la lutte contre la ségrégation) qui ne venait pas

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  8. Ah, dommage... j'ai pour ma part vraiment, vraiment aimé. Mais je l'ai lu ado, peut-être est-ce que ça a joué...

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    1. Je pense qu'il doit effectivement beaucoup plus impressionner quand on le lit plus jeune. Après beaucoup de personnes le place dans leurs livres favoris, il n'était juste pas pour moi.

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  9. C'est un roman qui figure sur ma liste des "livres à lire dans l'année", mais -même sans être parfaitement influençable et influencée- je dois dire que ton avis (et ceux de quelques-unes de tes lectrices) me refroidit un tout petit peu (ce n'est pourtant pas le moment, alors qu'on retrouve tout juste le soleil ;)).
    Je le lirai malgré tout, peut-être même avec plus de curiosité encore, tiens ! (comment tourner les choses à son avantage ^^)

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    1. Oui il faut que tu le lises ! Si tu en attends moins, tu seras peut être aussi moins déçue ! C'est tout de même un incontournable de la littérature américaine et c'est toujours bien de pouvoir donner son avis !

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  10. Je comprends tes réserves, mais je trouve justement que le fait qu'il s'agisse aussi (et avant tout) d'un livre sur l'enfance renforce l'impact des passages abordant la ségrégation raciale. Cela dit, j'ai moi aussi trouvé quelques longueurs dans la première partie.

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    1. Je n'ai pas non plus aimé le côté trop manichéen des personnages. J'ai aussi trouvé que pour un livre censé être raconté par Scout, il y avait trop d'observations d'adulte (mais je ne l'ai pas mis car j'ai lu à la fin que ça avait été l'un des arguments développés par les ségrégationnistes, et rien que de penser que j'ai eu la même idée qu'eux sur quelque chose ça me défrise). Par exemple, dans De grandes espérances, Dickens choisit de faire raconter ses souvenirs à Pip tout en nous faisant bien comprendre qu'il est adulte quand il les raconte ce qui me semble plus judicieux.

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